Ornithogrammes

Cycle photographique (2018 — 2019) 

Dans ce projet qui réunit les résultats de mes expérimentations avec la technique du photogramme (l’impression directe sur le papier photographique) je m’interroge sur le contraste entre le vivant et le technologique. 

J’ai interposé des représentations historiques des oiseaux robotisés, des drones militaires, des jouets japonais, des automates, et ainsi je constitue une iconographie personelle de l’oiseau robotisé. 

Je suis fascinée par les différents signes qu'émettent des oiseaux - leur chant, le vol, leur apparence, et les essais plus ou moins réussi de représenter ces traits. 

En essayant a réinventer la technique historique dtu photogramme d’impression  je me suis permis à la Frankenstein, refaire l’oiseau-monstre à mon image. Et je ne suis pas la première à jouer Dieu ainsi. Depuis l’Antiquité les humains ont eu l’idée de fabriquer leurs oiseaux mécaniques. En France du 18e siècle, le fameux canard de Vaucanson a épaté le peuple: le modèle était digérant, digérateur et défécateur (il était aussi capable de cancaner et barboter), est devenu le symbole du triomphe du rationalisme scientifique des Lumières. C’est à ce moment-là qu’on se rend compte de l’étonnante capacité des humains de fabriquer des objets ressemblant au vivant, qui ne l’étaient pourtant pas! Descartes alors aura une idée controversée: L’animal-machine. Il s’agit d’une thèse de la métaphysique selon laquelle les animaux sont des machines. Comme les machines, les animaux seraient des assemblages de pièces et rouages, dénués de conscience ou de pensée. Le philosophe Lamarck s’y oppose et constate qu’il existe une fente immense entre les « corps physiques » et les « corps vivants ». À partir de là, il cherche à déterminer la spécificité des êtres vivants par rapport aux objets inanimés - et c’est cette interrogation que j’ai envie d’ouvrir avec ce projtet